Libération:
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Libération:
Eh oui, Stéphane a tout un article dans Libé aujourd'hui! C'est quand même la classe. Il manque plus que Le Monde, là.
Stéphane Robert, trentenaire, joueur de lobe du cerveau
Le Français, finaliste à Johannesburg en février et lecteur de Dostoïevski, connaît une seconde jeunesse avant Roland-Garros.
Stéphane Robert a une gueule un rien canaille taillée à la serpe et plantée au sommet d’un corps d’1,86 mètre, une voix d’une douceur à guérir les insomniaques, un goût prononcé pour Dostoïevski, l’obsession de «dresser son cerveau» et un âge (30 ans depuis le 17 mai) canonique pour son statut de révélation du tennis masculin français de ce début d’année. A la veille de son retour à Roland-Garros après une apparition météoritique en 2004 (défaite en trois sets au premier tour), il relativise : «Ça va un petit peu vite. J’ai fait un bon début de saison. Disons que je suis nouveau dans le paysage du haut niveau.» Où il pointe à la 64e place mondiale. Quelque 300 échelons plus haut qu’il y a seize mois.
Crash. Nouveau et pas inintéressant. Limite ovni : décollage tardif et atterrissage surprise en finale à Johannesburg, en février. Robert, passager clandestin du tennis tricolore ? Plutôt emprunteur de chemins de traverse accompagné d’un coach, Ronan Lafaix, du genre qui donne des boutons aux ayatollahs de la formation à la française. Accumulateur de titres sur les circuits secondaires au cours d’une carrière chaotique, interrompue deux fois. La première en 2004. Robert, alors 167e mondial, dévisse. Obsédé par les victoires qui doivent lui ouvrir la porte du Top 100 et qui ne viendront pas. «Je suis allé dans le mur. Tout seul. Se focaliser sur la victoire, analyse-t-il aujourd’hui, ça peut vous mettre dans un état qui n’est pas bon. Le tennis doit rester un jeu.»
Rupture avec Lafaix. Deux ans d’errance. Retrouvailles avec Lafaix en 2006. Redémarrage. Et crash en 2007. Hépatite A. Quinze mois loin des courts. A son retour, il a disparu des écrans radars de l’ATP. C’est une nouvelle carrière qui redémarre. «Après mon hépatite, il fallait d’abord que je retrouve mon niveau d’avant pour commencer un nouveau travail, raconte-t-il. Mon coach a attendu tranquillement que je retrouve mon niveau d’avant la maladie. Et puis, on a regardé dans le rétro.» Pour y voir quoi ? «Un joueur qui avait beaucoup de lacunes, dans tous les domaines. J’étais plus un joueur de casinos, du genre à tenter le point en une frappe . Aujourd’hui, j’essaie d’être un joueur d’échecs.»
Comment passe-t-on des machines à sous aux 64 cases ? «Le gros du travail, il est mental. Je donne des ordres à mon cerveau. Si c’est lui qui contrôle, ça peut partir dans tous les sens. A l’entraînement, je me fixe un objectif précis à travailler et parfois mon cerveau en a marre. Je peux par exemple travailler en me concentrant sur le relâché de ma main, sur ma respiration, sur mon ventre. Travailler les yeux fermés ou avec des boules Quiès, car quand on bloque un sens, on développe les autres. C’est moi qui décide. C’est un dialogue pour que tout soit clair dans ma tête. Si je perds mon objectif, je perds mon calme.»
«Gourou». Zélateur de la sophrologie – technique qui vise à créer des états particuliers de conscience – appliquée au tennis, Lafaix «n’est pas du milieu» assez prompt à le labéliser «gourou». Robert, désamorce : «On explique ce qu’on fait à la fédération. On n’est pas des marginaux, même si parfois on tâtonne, on va un peu dans l’extrême.» Et Dostoïevski qui professait que «le plus intelligent, c’est celui qui, au moins une fois par mois, se traite lui-même d’imbécile» ? Robert : « Moi, c’est plus d’une fois par mois, voire plusieurs fois par jour. Il ne faut pas se prendre au sérieux. Et ce n’est pas toujours facile.»
GILLES DHERS
Stéphane Robert, trentenaire, joueur de lobe du cerveau
Le Français, finaliste à Johannesburg en février et lecteur de Dostoïevski, connaît une seconde jeunesse avant Roland-Garros.
Stéphane Robert a une gueule un rien canaille taillée à la serpe et plantée au sommet d’un corps d’1,86 mètre, une voix d’une douceur à guérir les insomniaques, un goût prononcé pour Dostoïevski, l’obsession de «dresser son cerveau» et un âge (30 ans depuis le 17 mai) canonique pour son statut de révélation du tennis masculin français de ce début d’année. A la veille de son retour à Roland-Garros après une apparition météoritique en 2004 (défaite en trois sets au premier tour), il relativise : «Ça va un petit peu vite. J’ai fait un bon début de saison. Disons que je suis nouveau dans le paysage du haut niveau.» Où il pointe à la 64e place mondiale. Quelque 300 échelons plus haut qu’il y a seize mois.
Crash. Nouveau et pas inintéressant. Limite ovni : décollage tardif et atterrissage surprise en finale à Johannesburg, en février. Robert, passager clandestin du tennis tricolore ? Plutôt emprunteur de chemins de traverse accompagné d’un coach, Ronan Lafaix, du genre qui donne des boutons aux ayatollahs de la formation à la française. Accumulateur de titres sur les circuits secondaires au cours d’une carrière chaotique, interrompue deux fois. La première en 2004. Robert, alors 167e mondial, dévisse. Obsédé par les victoires qui doivent lui ouvrir la porte du Top 100 et qui ne viendront pas. «Je suis allé dans le mur. Tout seul. Se focaliser sur la victoire, analyse-t-il aujourd’hui, ça peut vous mettre dans un état qui n’est pas bon. Le tennis doit rester un jeu.»
Rupture avec Lafaix. Deux ans d’errance. Retrouvailles avec Lafaix en 2006. Redémarrage. Et crash en 2007. Hépatite A. Quinze mois loin des courts. A son retour, il a disparu des écrans radars de l’ATP. C’est une nouvelle carrière qui redémarre. «Après mon hépatite, il fallait d’abord que je retrouve mon niveau d’avant pour commencer un nouveau travail, raconte-t-il. Mon coach a attendu tranquillement que je retrouve mon niveau d’avant la maladie. Et puis, on a regardé dans le rétro.» Pour y voir quoi ? «Un joueur qui avait beaucoup de lacunes, dans tous les domaines. J’étais plus un joueur de casinos, du genre à tenter le point en une frappe . Aujourd’hui, j’essaie d’être un joueur d’échecs.»
Comment passe-t-on des machines à sous aux 64 cases ? «Le gros du travail, il est mental. Je donne des ordres à mon cerveau. Si c’est lui qui contrôle, ça peut partir dans tous les sens. A l’entraînement, je me fixe un objectif précis à travailler et parfois mon cerveau en a marre. Je peux par exemple travailler en me concentrant sur le relâché de ma main, sur ma respiration, sur mon ventre. Travailler les yeux fermés ou avec des boules Quiès, car quand on bloque un sens, on développe les autres. C’est moi qui décide. C’est un dialogue pour que tout soit clair dans ma tête. Si je perds mon objectif, je perds mon calme.»
«Gourou». Zélateur de la sophrologie – technique qui vise à créer des états particuliers de conscience – appliquée au tennis, Lafaix «n’est pas du milieu» assez prompt à le labéliser «gourou». Robert, désamorce : «On explique ce qu’on fait à la fédération. On n’est pas des marginaux, même si parfois on tâtonne, on va un peu dans l’extrême.» Et Dostoïevski qui professait que «le plus intelligent, c’est celui qui, au moins une fois par mois, se traite lui-même d’imbécile» ? Robert : « Moi, c’est plus d’une fois par mois, voire plusieurs fois par jour. Il ne faut pas se prendre au sérieux. Et ce n’est pas toujours facile.»
GILLES DHERS
Dernière édition par Truc le Sam 22 Mai - 20:02, édité 1 fois
Truc- Messages : 17
Date d'inscription : 08/03/2010
Re: Libération:
Capture d'écran non cliquable, c'est juste pour vous montrer à quoi ça ressemble (maintenant que j'ai découvert la fonction d'hébergement des photos sur le forum):
Truc- Messages : 17
Date d'inscription : 08/03/2010
Re: Libération:
Petite question technique Françoise : pour des articles de ce genre, tu les retapes entier ou bien tu as une autre méthode ?
Re: Libération:
J'ai un abonnement au site PressDisplay, on peut lire le journal "comme en vrai" et il y a aussi généralement une version "texte seul" disponible. Elle est pas toujours nickel, il faut la retoucher un peu.
Même sans être abonné, on a accès à quelques articles sous cette forme (mais juste 2 par semaines, je crois, c'est très limité).
Même sans être abonné, on a accès à quelques articles sous cette forme (mais juste 2 par semaines, je crois, c'est très limité).
Truc- Messages : 17
Date d'inscription : 08/03/2010
Re: Libération:
Merci Françoise!
Génial l'article! je ne sais pas vous, mais ce que raconte Stéphane sur sa concentration, son travail mental, je l'ai vraiment ressenti en assistant à son 1er tour aux qualifs de Roland l'année dernière.
Génial l'article! je ne sais pas vous, mais ce que raconte Stéphane sur sa concentration, son travail mental, je l'ai vraiment ressenti en assistant à son 1er tour aux qualifs de Roland l'année dernière.
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